Elle débute en automne 1353 CA à l'initiative conjointe des armées kotiennes et dashiennes. Le plan d'invasion a été orchestré par le vieux général darshien Othon Da Pertine et sans doute soutenu par le Morganat. L'église pourpre cautionne et appui l'invasion avec une cohorte de prêtres Jidaï-atah. Si les armées Kotiennes vont rencontrer quelques difficultés au sud à cause du légat Narlon Barens, notamment, les darshiens eux enfoncent le dispositif panshien au nord. Les écrasantes victoires darshiennes s'expliquent en partie au noviciat des légats en poste, noviciat dû lui-même à l'assassinat de leurs prédécesseurs plus expérimentés. Les conditions de ces assassinats sont encore un peu obscures et la participation active du Morganat, si elle n'est pas prouvée, est, quant à elle, mystérieuse.

Barens dans un premier temps légat de la 20ème légion réussit plusieurs coup d'éclat avec l'aide de ces confrères. Ils battent l'armée Kotienne à Tremel au début de la guerre, puis sur les plateaux de Duh-Bek. Mais ces victoires ne suffiront pas à inverser la tendance. Les kotiens appliquent une guerre de mouvements rapides frappant à plusieurs endroit en même temps à la manière des panshiens, obligeant ces derniers à n'être qu'en réaction. Par ailleurs ils harcèlent et font le blocus de tous les ports panshiens dont celui de Spao qui leur sert de tête de pont pour leur ravitaillement dans le Tremlor. Finalement décidé à reprendre le contrôle des opérations et l'initiative, les légions se replient et cèdent la province aux kotiens pour mieux les bloquer derrières les grands fleuves, à l'est du Tremlor.

Au nord la situation est catastrophiques. Appliquant les méthodes de guerre de mouvement empruntées aux légions panshiennes, les darshiens débordent de tout côté dans les marches, puis dans le Rojharn et le Pasdlin. De nombreuses légions coupées les unes des autres n'arrivent jamais à se rejoindre pour bloquer la percée darshienne. La jeunesse et l'inexpérience de plusieurs légats, depuis peu nommés dans ces légions expliquent en partie ce désastre. Les armées darshiennes parviennent à prendre les ports nord de Panshaw, assurant ainsi leurs lignes de ravitaillement dans toutes les Marches. Lin-Bek, la perle du nord, est assiégée et avec elle ce sont les portes du Sud du royaume qui risquent de tomber.

Profitant d'une accalmie au sud, le roi Cor-d'Elion nomme Barens au poste de sur-intendant des armées avec les pleins pouvoir pour organiser la défense, lors du conseil d'Orhen-Ach. Llarkno, allié de toujours, accepte d'envoyer un groupe de télépathes de sa guilde pour aider les légions à se coordonner. Leysseen, devenu aide de camp de Barens. Plusieurs actions cumulées font monter la réputation du jeune homme. Il sauve Barens lors d'un raid kotien sur le plateau de Duh-Bek, après avoir été le dernier témoin de la mort d'Asenor, fils de Cor-d'Elion à Tremel. Il sauve également le roi d'une tentative d'assassinat orchestré par un groupe d'intégriste krillien (l'Inaï-N'an-Sokrill). Peu à peu, un surnom lui est donné dans les armées panshiennes en mal de victoire : la lame de l'aigle. L'aigle étant le symbole de la 20ème et de Barens.

Fort de cette réputation, Barens décide d'envoyer Leysseen au nord pour fournir aux légions, qui ont réussi à échapper au démantèlement, les télépathes tant attendu. Le second objectif étant de ramener ces légions vers le sud pour coordonner la défense. Huit milles hommes formés par les corps d'éclaireurs de plusieurs légions lui sont attribués. C'est alors que le destin se révèle à la Lame de l'Aigle. Il est rejoint par plusieurs milliers de chevaliers de l'ordre d'Eù qui s'est réveillé et est sorti de son long sommeil. Leysseen apprend qu'il est l'héritier de la lignée de Memnor et de la couronne d'opale de Nihel. Il devient le seigneur Dragon, selon la prophétie du dragon réincarné.

En remontant vers Lin-Bek, Leysseen réussi à libérer la 7ème légion sans pour autant pouvoir sauver la belle cité du nord et est rejoint par la 3ème en pleine déroute. Avec cette “super-légion” et avec l'aide d'Elvan qui l'a finalement retrouvé après des mois d'errance, ils mettent un frein à la succession de victoires des Darshiens en les arrêtant au verrou de Ledernach, leur coupant la route directe vers la province de Mistule. Ils obligent les Darshiens à contourner les montagnes et longer le grand fleuve Mistule où ils sont plus vulnérables et font gagner un temps considérable à Barens.

Cependant, la situation politique à Panshaw devient difficile. La popularité de Roderick Cor-D'Elion est un peu vacillante du fait des défaites successives et d'une propagande savamment orchestrée par ses opposants, menés par La duchesse Marylin Ne-Farienor prétendante au trône, puisque le roi n'a plus d'héritier. Malgré ce contexte peu propice, le roi épouse en catimini Ombelyne Ne-Jafer Seren Comtesse de Lin-Bek et fille de Morgane. Pendant ce temps, Farienor accélère ses intrigues et propose à Narlon Barens un mariage pour unir la couronne et le héros de guerre. Barens à le vent en poupe et le peuple l'admire. Il ignore le re-mariage du roi et son ambition est savamment aiguillonnée par Marylin. Il voit le royaume décliner et son roi qui se meurt d'une maladie incurable et sans doute de la profonde dépression d'avoir perdu son fils. C'est dans ces conditions, avec un Barens trop loin du front pour réaliser réellement dans quel jeu il a été embarqué, que la duchesse provoque en urgence un conseil royal où elle finit par extorquer son élection. Roderick est destitué pour inaptitude à diriger.

La véritable reine, Ombelyne Cor-D'Elion n'a pas le temps de faire valoir ses droits officiellement. Elle s'enfuit de la capitale avant que Marylin Ne-Farienor ne la fasse arrêter, ou pire, avec l'aide de partisans restés fidèles à Cor-D'Elion. Elle vient se placer sous la protection de la Lame de l'aigle et échappe de peu à une tentative d'assassinat à Fenror d'où elle part pour Llarkno. Elle espère y trouver de l'aide et une reconnaissance, elle emporte avec elle les insignes royaux, privant ainsi Farienor et Barens d'un couronnement dans les règles. Leur mariage est célébré sept jours après la victoire de Ledernach. à peine consommé, Barens retourne au front pour, cette fois espère-t-il, arrêter définitivement les Darshiens. Le renversement du pouvoir est joué. Leysseen, lui, doit y retrouver les templiers de Llarkno rassemblés pour le suivre comme ceux de Panshaw afin de reconquérir le trône d'opale de Nihel.

Narlon Barens parvient à stopper les Darshiens mais il n'a pas le temps de lancer la reconquête. Les deux camps sont épuisés, ravagés. Au sein du nouveau couple royal des divergences d'opinion fortes naissent entre Barens et Farienor. Le premier veut repousser l'ennemi et utiliser l'avantage des dernières victoires. Farienor, quant à elle, veut tout arrêter et signer la paix, sinon une trève, au plus vite. Elle a besoin de stabiliser son pouvoir. Une guerre ne le permet pas. Fidèle à son habitude, Farienor évince rapidement Barens. Le grand héros est accusé “de tiédeur nuisant à la survie du Royaume”. Fatigué de se battre et sans doute miné par la culpabilité, Barens se laisse répudier et envoyer en exil sur les iles Forthwaith, sous la surveillance des Darshiens.

Le destin, par le réveil du Fléau, va mettre fin à la guerre de façon brutale. Tout Annwfn est touché et des millions d'âmes se perdent dans l'oubli d'Ih'Tahq provoquant un cataclysme social sans précédent. Les huit royaumes sont au bord du gouffre et de l'effondrement tant les ravages sont importants. Les millions de morts entraînent des épidémies, des violences, la résurgence des haines raciales et religieuses et une anarchie que les états peinent à maîtriser.

Farienor a enfin les mains libres et dans ce contexte de fin du monde elle accélère les négociations. Elle signe un traité de paix calamiteux avec les darshiens et les kotiens. Les trois-quart du royaume sont amputés. On retient de Barens à cette époque qu'il fut le roi d'une nuit. Celle qu'il aurait passé avec Marylin Ne-Farienor, ou celle dans laquelle est entrée Panshaw, mystère ?

La reine Ombelyne Cor-D'Elion suit le Dragon à Llarkno où elle fait valoir son droit et celui du fils qu'elle attend au trône de Panshaw. Malgré de fortes résistances et des avis très partagés autour de lui, l'Archiduc reste fidèle à ses alliances passées et reconnaît Ombelyne comme la souveraine officielle de Panshaw, sans pour autant rompre officiellement ses relations diplomatiques avec Panshaw et donc son usurpatrice, Marylin Ne-Farienor.

Llarkno s'en sort plutôt bien, même si de nombreux foyers épidémiques se déclarent, notamment dans les centres urbains. Cahour se renferme un peu plus encore sur lui-même. Le roi Hurien paranoïaque se lance dans une purge sanglante. Panshaw, amputé des deux tiers panse ses blessures autour de sa nouvelle reine qui réussit à stabiliser son trône, notamment en s'appuyant sur les vieilles rancoeurs humains/krilliens. Nihel, fait face à nouveau à des dissensions internes que le jeune souverain, Leysseen ne parvient à mater que dans la peur des dragons. Bel-Buk est le fer de lance de l'église pourpre. La théocratie maintient son emprise sur le royaume et étend son influence dans les autres royaumes, grâce à la peur et l'incompréhension qui suit le Fléau. Chanseth et Darsh semblent épargnés par les révoltes et le chaos, mais une épidémie de choléra ravage T'An-T'Aï, pendant que Darsh mène une terrible chasse aux sorcières contre le Morganat. La peste sévit à Kotzash et l'économmie en pâtit, la flotte est secouée par le Typhus.

L'inquiétude monte dans tout Annwfn. Les dragons que l'on croyait, soit éteints, soit de l'ordre du mythe, se réveillent un peu partout. Ils sillonnent à nouveau les cieux annouvéens, provoquant des mouvements de panique. Le seul à plaider la cause des dragons est le jeune souverain de Nihel qui prétend pouvoir communiquer avec “ces animaux” aux yeux brillants d'une intelligence maléfique. Certains les nomment déjà les enfant du Fléau.