Le krillien est une langue complexe et élaborée comme le terra-mercurien. Il n’est donc pas surprenant que ces deux langues se soient mélangées au fil du temps. Le terra-mercurien est dominant mais en mille ans il a évolué et s’est enrichi de mots, d’expressions et d’idiomes krilliens qui se sont aussi modifiés au contact du terra-mercurien.
Le krillien est une langue unique possédant des idiomes régionaux. Ces idiomes se différencient par des variations de vocabulaire et des accents toniques ou/et des petites variations de prononciation (plus roulant, ou plus gutural ou nasal etc.)
L'adaptation en écriture terra-mercurienne permet d'écrire le krillien relativement fidèlement. Mais, il existe bien entendu une transcription de l'alphabet qui reprend pour l'essentiel les phonèmes krilliens et permet de les écrire en alphabet terra-mercurien.
Les phonèmes krilliens sont composés de “teintes” (Nan' ferem) que l'on pourrait comparer aux voyelles terra-mercuriennes, même si c'est un peu réducteur, et les “sonnantes” (A'ferem) qui, comme les consonnes, donnent l'accroche des mots. Mais, comme presque toutes les lettres se prononcent il est fréquent qu'il n'y ait pas de teintes entre deux sonnantes. Le nom Annwfn - anouvèn(e) en est un parfait exemple. Il n'y a qu'une seule teinte le w. Mais entre le f et le n aucune lettre teinte è et pourtant la prononciation la rajoute. Il s'agit de la règle la plus délicate de la langue krillienne la “teinte naturelle”. Pour faciliter la lecture de cet article nous appliquerons quelques règles d'éciture.
La règle première est que le E (è) est la teinte naturelle par défaut. Ainsi, s'entend-t-elle dans tous les préfixes et toutes les sonnantes, soit en appui final soit en appui initial.
Exemples :
Mais, on le voit dans les deux exemples précédents, il existe cependant de nombreux cas de figure où la teinte naturelle n'est pas utilisée. Et même ne se prononce pas. Elle ne se prononce pas sur les sonnantes de fin de mot. Dans l'exemple ci-dessus : San-d'Rej ne se prononce pas Sanè dè rèjè le N et le J final se prononcent simplement sans teinte.
D'autre-part, entre deux sonnantes la teinte E (è) s'écrit toujours.
Il n'y a pas de sonorités nasales comme les “an” “on” ou “oin”. Les teintes sonnent toujours avec leurs sonnantes. Comme on l'a dit plus tôt, on peut aussi dire que tout se prononce, ainsi les teintes ne sont pas touojurs présentes et pourtant s'entendent. Nan' elew ferem
Il existe un cas de double teinte aynt une prononciation particulière (non découpée) :
Les teintes peuvent être couplées avec le i au début, ou plus rarement le y, et se prononcent alors liées :
Le h s'intercale systèmatiquement entre ces teintes pour les déliées comme dans le mot Nihel (nihèl).
Les noms propres krilliens sont composés de trois parties y compris quelques noms communs. D'ailleurs c'est une des forces du langage krillien, sa modularité. La composition complexe en deux ou troix mots pour n'en faire qu'un permet de créer facilement de nouveaux mots complexes. Cette complexité est source de richesse immense pour cette langue. En terra-mercurien, certains mots composés pourraient être traduit étymologiquement (presque mot à mot).
Exemple : san-d'Rej qui se traduit par faucheur a pour racines les mots san et Rej. Avec la particule d' la traduction littérale pourrait être : Fièr issu des herbes.
Pour les êtres pensants, le prénom est le nom du vivant (A’sonem) pour utiliser la terminologie krillienne. Ce prénom peut être composé de deux phonèmes. Le nom des morts (Se’shenem) qui pourrait correspondre au nom de famille à ceci près que ce nom est choisi par l’adulte lors de la cérémonie des asexués (Fatw-Nan’seyu) qui voit l’enfant (asexué) choisir son sexe. Les deux noms sont reliés par une particule qui varie en fonction du sens que veux donner l’enfant à son nom. Cette particule est soit :
Dans la transcription en alphabet terra-mercurien, les deux noms sont reliés à l’écrit par un tiret entre l’A’sonem et la particule du Se’shenem,alors que la particule est séparée d'une apostrophe . Quelques exemples :
Les titres ou fonctions prennent le pas sur le prénom dans toute la société sauf dans la sphère privée où les enfants et l’époux ou épouse continuent de l’utiliser.
Dans de rares cas un mot peut se terminer simplement après la patricule qui revêt alors un sens général, comme dans Ordral-A' (le sort qui domine) pour l'enchantement. Dans ces cas on la reconnait toujours (la particule) car elle est sytématiquement suivie de l'apostrophe.
Le terra mercurien a repris à son compte cette manière de découper les noms et les noms communs. C’est ainsi que le nom Lid-gesah’Arch est apparu. On reconnait la structure mais la particule a été remplacée par un mot complet.
Les noms communs peuvent être simples ou composés de trois ou deux mots. Dans ce dernier cas, ils respectent la composition classique. Lorsque'ils sont composés de deux mots, ils sont toujours liés entre eux par un tiret, comme dans le mot Jidaï-atah
Il n'y a pas de majuscule pour démarrer une phrase dans la construction syntaxique. Les majuscules sont réservées aux accents toniques des mots. En revanche, il existe une ponctuation qui permet d'avoir un écrit élaboré et complexe.
Elle se compose classiquement de : sujet complément verbe
Les prépositions complexes sont marquées par une ponctuation entre le préposition principale et la seconde. Cette ponctuation appelée Gaïm - gaïm(e) est immédiatement suivie du pronom relatif. On pourrait la comparer à notre virgule.
Les pronoms relatifs sont au nombre de 4 :
Cependant on ne double pas un pronom comme dans la formule : dis lui(à qui) qui tu es, on pourrait être tenté par Deù deù serise telerisa. La formule à lui, à qui est alors supprimée et n’existe simplement pas en krillien. Ainsi la formule : Deù serise telerisa peut se traduire soit par Dis qui tu es, soit Dis lui qui tu es. Pour l’ordre des verbes, voir plus bas.
Attention : Pour lier certains mots entre eux, les particules de composition des noms sont également utilisés composant un nouveau nom, par exemple :
Cependant on ne peut cumuler ces liaisons, le choix est fait par l'interlocuteur dans son récit. Ainsi la formule consacrée du Morganat : Je suis le fil de la toile du destin peut se traduire ainsi :
Précisons que tout autre assemblage aboutirait à des non sens littéraires ou philosophiques et/ou des erreurs sémantiques.
Il existe une série de conjonctions de coordination servant à lier les prépositions.
Particularisme : l'appartenance, le composant (de, du) : s'ihn sin
Les termes désignant la possession sont toujours placés en suffix au nom possédé, lorsque le pronom devient nomminal il est utilisé seul et placé exceptionnellement après le verbe. C'est ainsi le moyen d'accentuer la notion d'appartenance :
C'est mon faucheur = San-d'Rejmen seris. C'est le mien = seris men.
Les adjectifs épithètes et les compléments d'objet font partie du groupe nomminal et sont placés juste après le nom qu'ils qualifient, sauf au pluriel où ils s'intercalent entre le déterminant et le nom qu'ils qualifient. En commençant toujours par les adjectifs épithètes, puis les compléments d'objets directs en enfin les compléments d'objet indirect.
Les adjectifs attributs du sujet sont placés juste avant le verbe conjugué. Les adjectifs ou compléments d'attribut d'un groupe nomminal sont placés
Le verbe conjugué termine la préposition.
L’emphase (trop, très, moins, plus…) sur un adjectif
• //Nieh// = moins • //Fat/fate// = plus, on emploi fate devant des consomnes • //Tew// = trop, très (selon le contexte)
Pour les exemples qui suivent nous utiliseront cette phrase au singulier et au pluriel
Le faucheur [sujet] brun[épithète] galope[verbe] sur[préposition de lieu] la plaine[groupe nomminal] avec élégance[attribut du sujet].
San-d'Rej falahem˛ Oc Mate-A'Dwen˛ sileho-n'im Azewis
Au pluriel, on ajoute le déterminant du pluriel _Na_…
Na falahem San-d'Rej˛ Oc Mate-a'Dwen˛ sileho-n'im Azewis
Plus complexe…
Les faucheurs bruns galopent sur la plaine remplies d'herbes hautes avec élégance.
Cette phrase se décompose en fait en deux prépositions :
Na falahem San-d'Rej˛ Oc Mate-a'Dwen ladris Na desa Sisheim˛ sileho-n'im Azewis
Ici le verbe remplir est utilisé comme compléments de la plaine.
Vocabulaire :
Il est marqué sur les sujets de la préposition, jamais sur le verbe conjugué. Il existe deux déterminants quelque soit le genre du mot :
Exemple :
Elle intervient la plupart du temps en complément du verbe conjugué. Taisez-vous ! vs Ne vous taisez pas !
En Krillien on ajoute alors un préfixe au verbe sheh ou sheh's si le verbe commence par une voyelle.
La conjugaison krillienne est à l'image de leur vision de la vie, simple et efficace. Elle se compose de quatre temps et de deux modes. Elle ne distingue ni les genres ni le nombre car ce sont les noms et sujets de la préposition qui donnent ces indications.
Il n'existe pas de pronom équivalent. C'est le verbe seul qui indique le sujet quand il n'y a pas de groupe nomminal. Cependant il existe l'équivalent des pronoms relatifs.
Je te remercie : E'teh Ademathea
Les verbes sont toujours des mots simples. Il existe quatre groupes de verbes. En fait, il y en a trois plus le groupe des irréguliers. On reconnaît le groupe d'un verbe à sa terminaison à l'infinitif.
premier groupe ~ew | |||
passé | présent | futur | |
je/nous | ~ewasa | ~ewsa | ~ewara |
tu/vous | ~ewase | ~ewse | ~eware |
il/elle ils/elles | ~ewais | ~ewis | ~ewari |
deuxième groupe ~rir | |||
passé | présent | futur | |
je/nous | ~rirasa | ~risa | ~riwara |
tu/vous | ~rirase | ~rise | ~riware |
il/elle ils/elles | ~rirais | ~ris | ~riwari |
troisième groupe ~ath | |||
passé | présent | futur | |
je/nous | ~atheasa | ~athea | ~atheara |
tu/vous | ~athease | ~athe | ~atheare |
il/elle ils/elles | ~atheais | ~atheis | ~atheari |