4- La colonisation

Le niveau technologique d'Annouvèn était défini comme pré-industriel de niveau 2 (l'équivalent de l'ère moderne sur Terra-prima (17ème siècle ère et calendrier chrétien). La population totale était recensée à 542 millions de krilliens à forte empathie, ce qui favorisa l'intégration. De même qu'une ressemblance assez prononcée entre les deux espèces (krilliens et humains).

Le krillien est de taille identique, avec une implantation capillaire plus basse au niveau de la nuque et une ossature plus anguleuse et plus effilée du visage et du crâne. La colonne vertébrale n'est pas verrouillée sur l'arrière. Les globes oculaires sont légèrement plus grands et l’œil possède une seconde paupière basse nictitante. Il a rapidement été établi qu'il était totalement impossible de procréer entre krillien et humain, malgré de forte ressemblance dans le système génitale. Chaque tentative se soldait par la mort de la mère humaine et/ou krillienne. Arrivée des spermatozoïdes → dérèglement du système immunitaire → augmentation anarchique des lymphocytes et mort à la clé.

C'est dans ces conditions que la colonisation d'Annouvèn par les humains débute. L'intégration complète a lieu en trois étapes comme le défini le Labor de Conflagratio. La première est le contact. Les premiers colons ne se présentent pas comme tels. D'ailleurs les contingents d'exploration humains sont essentiellement composés de scientifiques de tout horizon qui ont pour mission d'établir les règles et conditions optimales d'assimilation. Cette phase dura 17 ans et se termina par la signature de la Charte Annouvéenne. Celle-ci, signée par tous les états (plus d'une centaine), stipule leur adhésion au dominion de la Terre et leur engagement à s'unir en état planétaire sur cinq générations (250 ans environ). Le dominion a tout mis en oeuvre dans les règles de l'art, et à pris le temps de rassurer et de s'assurer la confiance des “autochtones” Krilliens…

La seconde étape définie par le Labor de Conflagratio est la phase d'implantation. Celle-ci ne respecte pas les délais d'assimilation définit par la Charte Annouvéenne, mais c'est normal. Elle va mettre 18 années à se finaliser. C'est la SEMM (Société d'Exportation des Matériaux Minéraux) qui implante ses comptoirs et ses mines partout où le besoin pour Terra-Prima se fait sentir. De son côté le dominion établi des ambassades dans toutes les cités importantes afin d'aider les gouvernements et leur population à intégrer les nouveautés technologiques. C'est toujours une phase délicate, car c'est celle qui apporte le véritable changement. C'est là que le bas a commencé à blesser ! Les krilliens, d'ordinaires ouverts et accueillants, ont commencés à montrer des signes de réticence sur certaines technologies (machines outils pour agriculture intensive, gros navires de pêche, modification des techniques de construction d'habitation au profit de la rapidité complétées par les techniques de régulation thermique…) En bref, tout ce qui semblait bouleversé un peu trop l'ordre naturel des choses au profit de la quantité et non du besoin.

Néanmoins, les échanges économiques ainsi mis en place et l'arrivée de plus de dix million de colons, ont permis en quelques années de faire passer Annouvèn à l'ère sub-atomique. Bien entendu, comme pour toutes les colonies de l'empire terra-mercurien, toutes les armes atomiques et optiques étaient prohibées.

Par une opération militaire rapide et une propagande musclée, la guilde mercurienne impose la phase trois : L'intégration politique. Le margraviat annouvéen est créé. Sa capitale devient Sinn-Achaï sur l'ile continent appelée Nihel. A ce stade de la colonisation, la population terrienne est de plus de quinze millions d'individus, répartie principalement sur Nihel et les comptoirs de la SEMM. Les relations entre les deux races restent positives, la résilience krillienne y étant pour beaucoup. Le dominion terra-mercurien n'avait encore jamais été confronté à faire une assimilation de race “extra-terrestre”. Néanmoins, les intérêts économiques prédominant, le Dominion s'assurera avec zèle que rien ne perturbe “l'harmonie” entre les deux races. Qu'ils soient krilliens ou humains peut importait, pourvu qu'ils servent le Dominion…

Ce pragmatisme peut paraître presqu'inhumain et profondément mercantile, cependant il a garanti à la fois la préservation et le mélange par assimilation des deux cultures. Les humains se sont d'ailleurs montrés étonnamment réceptifs, voire attirés par certains pans de la culture krillienne. C'est d'ailleurs, en partie ce qui dût conduire à l'effroyable décolonisation.


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