Outils pour utilisateurs

Outils du site


annwfn:art_et_culture:culte_d_eu

Le culte d'Eù

La religion principale est celle de l’ Entité universelle ou Eù (prononcez éou). Dans la cosmogonie annouvéenne, l’ Entité est l’être ultime, l’aboutissement. L’essence même de l’âme désincarnée, la conscience de tout (voir aussi les êtres-souches) et de tous. Elle est l’addition de toutes les âmes individuelles arrivées à l’état de conscience ultime (S’ul-genah). Cet état de plénitude est dépouillé de toute souillure, de toute haine, envie, peur ou colère pour n’être plus qu’ harmonie.

Le dogme et la foi

Avant d'aller plus avant, il est fondamental de distinguer le dogme de la foi. La foi n'a pas besoin de dogme, elle est une croyance propre à chaque individu en son for intérieur. Elle ne regarde que l'individu et ne prétend pas au prosélitisme. Le dogme est la loi qui veut régir la foi. Le dogme tend à fermer le sens de la foi en lui donnant une et une seule direction, un et un seul chemin, celui définit par l'église.

Sur Annwfn, la religion est encore assez jeune pour que le dogme soit encore assez ouvert, mais il tend déjà à se figer.

Concept préliminaire

Les hommes ont atteint un stade avancé de conscience mais pas ultime. Ils sont la dernière étape vers Eù. Les autres êtres vivants n’ont pas atteint la conscience, ils n’en sont pas moins utiles ou nécessaires à la Vie. Leur état est appelé « le songe paradoxal » (N’ah-genah).

La foi

La foi consiste à croire que l'être conscient (Na-Skef T'Taï) recherche volontairement ou non de l’état de grâce (S'ul-genah). La foi donne l'espoir d'un état de conscience ultime qui transcende la mort. Cette recherche est le but de la présence sur le plan matériel (Annwfn ou toute autre planète habitable) des êtres conscients, Na-Skef T'Taï. Elle se fait par un travail sur soi qui peut se faire sur plusieurs vies (réincarnation). Ce travail intérieur de longue haleine est une prise de conscience progressive de tout son être ; ses défauts, ses qualités, la compréhension de ses peurs, de ses envies et un équilibre intérieur-spirituel de tous ces éléments : l’Harmonie.

Pour l'atteindre seule l'introspection régulière peut réellement aider. Mais il existe néanmoins quatre pêchés que l'on doit s'efforcer de combattre, par quatre vertus. On retrouve ce concept également au sein de l'église pourpre, avec quelques variations.

  1. L'orgueil par l'humilité qui n'empêche pas l'ambition.
  2. L'envie par la nécessité qui limite les excès.
  3. La paresse par la détermination qui permet le dépassement de soi.
  4. La colère par la tempérance qui permet le pardon et la paix de l'âme.

La réincarnation

Pour les Krilliens comme pour les humains, l'âme est immortelle. Le corps n'est qu'un véhicule, pour un temps donné. L'âme est un espace, un fragment disharmonique de la conscience ultime, de l'harmonie. Elle cherche à trouver cette harmonie.

Ainsi, tant que l'âme ne trouve pas l'état de conscience, elle est vouée à passer de corps en corps. L'âme est l'étincelle qui éveille à la conscience.

Prophéties et fin des temps

Elles font partie de la religion mais elles ne sont pas l'essence de la foi. La prophétie du Lid-gesah'Arch est messianique. Elle annonce un temps d'apocalypse, celui du Fléau (Ih'Tahq), qui peut être vaincu par l'élu. Cependant, cette apocalypse n'est pas “la fin des temps” attendus par le culte d'Eù. C'est un passage pour les conscients, plus ou moins longs selon que le Lid-geah'Arch vaincra ou non le Fléau.

La fin des temps surviendra lorsque toutes les âmes auront trouvé S'ul-genah, l'ultime conscience.

Cette perspective n'est pas partagée par le culte pourpre, qui définit le Fléau comme l'annonciateur de la fin des temps, une apocalypse Na'im-zamman qui verra toutes les âmes jugées par le gardien (S'ul-Tan) pour désigner celles dignes de rejoindre Eù.

L'église

Le culte de l’ Entité est exercé par le clergé régulier (Baferistes) officiellement créé en 753CA un peu avant la Grande Paix. Il repose sur le livre des prophètes (Maamù ). Ce livre est une compilation des écrits de sept hommes. Chacun, ayant eu une vision de la Vérité avant leur S’ul Genah, ils l’ont retranscrit dans des ouvrages plus ou moins longs aux styles très différents. Ces livres sont fortement marqués par la prophétie du Lid-gesah’Arch (le court chemin) qui reviendra d’entre les morts (ou donnera sa vie, la notion est floue) et sauvera l’humanité du Fléau (Ih'Tahq).

Lors de sa création le clergé n’avait pas encore compilé le livre des prophètes, celle-ci n’interviendra qu’en 1328CA, soit tout juste avant le début de la guerre de l'Aigle (1353CA)

Le dogme est essentiellement défini d’après le premier livre, celui du Lid-gesah’Arch. Son auteur est Herkrt-N’Bafer. Le clergé est défini d’après ses écrits, mais il est encore en pleine structuration. Le clergé a plusieurs devoirs dont :

  1. Celui de proclamer et répandre la foi en l’Entité, la Vérité sur l’existence des êtres conscients et leur but ultime l’accomplissement de soi.(S’ul-genah).
  2. Ainsi prépare-t-il “la fin des temps”. (cf. Dogme et foi)
  3. Il doit aider le pouvoir terrestre à rendre la justice pour favoriser la révélation.
  4. Il doit tout mettre en œuvre pour trouver le Lid-gesah’Arch et le distinguer des imposteurs afin de l’aider à vaincre le Fléau.
  5. Il doit combattre l'ignorance et la peur par le savoir et l'éducation.

Les autres livres sont :

  1. Le livre du Dormeur éveillé de Vloar-Ceft
  2. Le livre de Tous les dangers de Lac-N’cy
  3. Le livre du Héros éternel de Coor-M’ock
  4. Le livre des Cycles éternels de Cej-Navack
  5. Le livre des Étoiles de Sulca
  6. Le livre du Disciple de Ob-Nekoby

Le clergé séculier

Le clergé et les croyants en l’ Entité se distinguent par le port de l’opale. Une pierre sertie dès la majorité dans le front de la personne. Cette pierre est toujours ovale, a toujours la même taille et la même pureté mais le bijou qui sert de support peut varier selon la richesse de la personne. Ce symbole fait référence au rocher sur lequel prêchait le premier prophète. Femmes et hommes indifféremment peuvent être membre du clergé. Mais la majorité d’entre-eux sont des hommes.

Peu de krilliens sont membres du clergé. Le dogme ne correspond pas pleinement à leur philosophie. Mais nombreux sont ceux qui portent l’opale noire.

L’opale luit en iridescences et sa couleur n’est jamais unie mais une dominante aux reflets multiples. La couleur de la pierre varie en fonction de la place que l’on occupe au sein du clergé Baferiste (courant orthodoxe). Ainsi, l’opale noire (sans couleur - vierge) est celle des croyants, hors clergé donc. Il n'y a en réalité que trois niveaux hiérarchiques, les Novices, les Initiés et les Maîtres, ou Initiés du second rang. Mais dans ce dernier cas, les maîtres se distinguent par leur fonction au sein du clergé.

L’opale bleue ou azur est celle des novices. Ils viennent d’entrer dans les ordres et suivent encore la formation du clergé régulier.

L’opale violine est celle des prêtres ou Initiés. Ils sont le premier rang du clergé et n’ont aucune charge mais assiste les Maîtres.

Viennent ensuite les maîtres :

L’opale verte est celle des prêtres-paysans. Ces prêtres initiés ont la charge de plusieurs villages dans les contrées reculées ne disposant pas de cité importante, c’est une charge difficile que la hiérarchie tente de ne jamais délaisser.

L’opale rouge est celle des prêtres-urbains. Ces prêtres initiés du second rang ont la charge d’une cité, ou d’un quartier pour les villes importantes.

prêtres-urbains et prêtres-paysans dirigent les temples, officient lors des rituels hebdomadaires ou quotidiens. Ils sont énormément en proximité du peuple, circulent beaucoup en ville ou de village en village, n'hésitent pas à discuter avec ceux qu'ils rencontrent, répondent aux gens, sont aussi souvent invités chez eux etc. Jusqu'au Fléau ils étaient extrêmement populaires et appréciés. Depuis le Fléau, une certaine animosité, voire une crainte s'est développée de manière très hétérogène envers l'église. Mais c'est surtout envers l'opale et donc ses porteurs. Cet état varie beaucoup d'un endroit à un autre et se vérifie surtout dans les cités.

L’opale jaune est celle des Initiés-scribes du second rang. Ceux-ci ont la charge de retranscrire les livres des prophètes, de rédiger, archiver tous les écrits, édits et autres bulles de l’église, mais aussi de compter ses revenus et de rétribuer le clergé en fonction de son rang. Ils sont « l’administration » de l’église. Il sont parmi les plus nombreux.

L’opale rose est celle des Initiés qui forment le collège décisionnel de l’église, les cardinaux. Ils sont élus par l’ensemble du clergé au suffrage universel lors des conclaves. Chacun d’eux à la charge du clergé d’une région donnée. On les nomme aussi exorcistes, bien que ce terme n'ait pas le sens qu'on lui prête ordinairement.

L’opale blanche est celle des Initiés de second rang qui dirigent l'église. On les nomme grand maîtres ou grands-exorcistes. Ils sont au nombre de huit et sont élus à vie par le collège des Cardinaux de chaque royaume composant le monde d’Annwfn. Ils nomment à vie un Kon-S’ul (l’âme consciente) qui orientera durant sa vie la politique du clergé.

Le Kon-S’ul avait son palais à Nihel mais depuis un siècle, il siège à Derach-Ach, capitale de Panshaw.

Le clergé régulier

Il existe un clergé régulier fait d’ermites regroupés en monastères totalement refermés sur eux. Ceux-ci porte tous une opale bleu nuit. L’ordre, les rituels et la hiérarchie au sein des monastères peuvent varier légèrement, mais ils sont sensiblement les mêmes partout. Il ya plusieurs “courants” monastiques, dont les préceptes se rapprochent ou s'inspirent de l'un ou l'autre des prophètes. Un monastère accueille rarement des étrangers en son sein, mais il dispose toujours d’un ou plusieurs bâtiments extérieurs au couvent où ils peuvent donner gîte et couverts pour une nuit au moins.

Rituels et quotidiens

L'église d'Eù n'a pas encore imposé beaucoup de rituels. Elle a tendance à suivre les traditions locales et à s'adapter plutôt qu'à imposer. Il faut cependant distinguer les rituels liés à l'Ars-magica de ceux qui ponctuent le quotidien des annouvéens.

Au niveau de l'Art-A'theù (la magie) l'église dispose de très peu de rituels propres à elle. Il en existe cependant deux qui la distinguent et ont valu le surnom d'exorciste aux prêtres du culte. Le premier est un rituel qui consiste à couper les liens naissants et destructeurs des Jidù et des sentiments d'un enfant souffrant du mal blanc. Ce rituel complexe ne peut être réalisé que par un Jidaï-Atah, bien entendu. Il réussit dans la très grande majorité des cas où l'exorciste est suffisamment qualifié, mais il peut échouer. Dans la plupart des cas, il peut couper définitivement l'enfant des Jidù le privant à jamais de la possibilité de développer son talent. Heureusement, l'enfant n'en a souvent aucune idée et ne sais pas ce qu'il a perdu. D'autre part, les nuisances du mal blanc sont suffisamment lourdes pour que tout le monde s'en accommode. Le deuxième rituel est l'apanage des prêtres Jidaï-Atah des deux cultes. Il s'agit d'un rituel de désenvoûtement. Lorsqu'un fantôme a pris possession d'un corps, il faut l'en chasser car il assujettit l'âme réelle du corps et la repousse dans une cellule de son esprit.

Au niveau du quotidien, quatre rituels principaux jalonnent la vie. Le rite de passage, celui du mariage, du renouveau et celui de la trinité. Le rite de passage marque la fin de la première année d'un enfant et son entrée officielle dans la communauté.

Le mariage n'est pas systématiquement célébré par un office religieux, mais quand c'est le cas, c'est ce rituel qui est pratiqué.

Le Renouveau marque la mort d'un conscient et le renouveau de son âme dans un autre corps, comme tous les deuils c'est un moment de partage, de tristesse mais où l'on tente de se réjouir de la vie future et inconnue de l'âme de l'être que l'on a aimé.

Enfin, le rituel de la Trinité est un office religieux où un prêtre fais une prêche, évoque un passage de la vie des prophètes et qui se termine par un débat ritualisé où chacun peut s'exprimer mais en s'adressant toujours à Eù et au prêtre et après avoir demandé la parole. Ainsi personne ne se coupe la parole, chacun prend le temps d'écouter et d'intervenir en commençant par la formule “J'entre dans la trinité et je voudrai partager…”.

Dans les grandes cités il y a des cérémonies de la Trinité deux ou trois fois par semaine, réparties entre les différents temples. Si la ville est plus modeste et ne dispose que d'un seul temple, elle aura, au moins une fois par semaine, un office de la Trinité. Dans les campagnes, les prêtres-paysans proposent entre 3 à 5 offices, réparties dans les chapelles ou les places des villages qu'ils ont en charge.

Tendances et politiques

Une foi, une église

Beaucoup pensent que l'église d'Eù, ou église Baferiste doit regrouper en son sein tous ses ouailles.

Les monastères et leurs adeptes sont pour le moment hors de l’église baferiste et se gèrent seuls. L’église est donc actuellement en pourparlers avec les principaux couvents pour régulariser cet état de fait et faire entrer les monastères dans l’église.

Le concile de 1353 CA à Far-T'Ulha (Llarkno) devait s'atteler à cette tâche. La guerre de l'Aigle et l'arrivée du Fléau ont un peu bouleversé les choses…

Symbolisme vs Dogmatisme

La religion d’Eù est encore naissante avec un peu plus d’un millénaire d’existence. Mais, on y discerne déjà les travers de nombreuses religions. Les livres sont bourrés de symbolisme mais le clergé actuel tend à limiter la portée du symbolisme au profit d’ un ésotérisme dominant. Les conclaves actuels, et ce depuis plusieurs dizaines d’années tendent à dogmatiser la religion, à cadrer la société dans une morale clairement définie. Le bien et le mal sont ainsi identifiés et le manichéisme tend à s’imposer au détriment du libre arbitre, de la faculté de raisonner et finalement d’une réelle conscience morale.

Deux puissants courants s’affrontent actuellement au coeur du clergé baferiste. Un courant symboliste, qui prône la liberté de circulation des écritures et une église agissant comme guide et conseil pour une lecture symbolique qui appartient à chaque individu, au risque d’interprétations douteuses voire dangereuses. Un courant dogmatique qui prône une église seule détentrice des écritures et de son interprétation et agissant comme guide auprès des populations, au risque d’un appauvrissement symbolique.

Une foi, Deux églises

La croyance en l'Entité universelle se divise en deux églises, le culte d'Eù dirigé par l'église Baferiste, d'une part, et d'autre part le culte pourpre dirigé par l'église du même nom. La seconde étant en schisme avec la première, elle est déclarée déviante par celle-ci. Nous nous sommes attardés ici à l'église Baferiste autrement nommée Culte d'Eù (Les premiers arrivés sont les mieux servis).

La naissance du culte pourpre remonte à l'ère des Seigneurs de guerre. Depuis, elle a fait son chemin et domine quatre des huit royaumes. En 1353 CA Annwfn est dans un équilibre précaire. Le concile de FarT'Ulha devait statuer définitivement du sort de l'église pourpre aux yeux de l'église Baferiste : Hérésie ou Déviance ? Le fléau a modifié la donne et a bouleversé les priorités de l'église d'Eù.

Dans le cas d'une déviance, il revient à l'église et à son clergé d'aider les fidèles à reconnaître la vraie voie sans forcer leur choix. Dans le cas d'une hérésie, il revient à l'église et à ses fidèles de rejeter la parole de l'église pourpre, ses adeptes et son clergé, et d'apprendre aux vrais fidèles les dangers des fausses croyances…

Le fléau et ses impacts

à la fin de l'année 1353 CA, Ih'Tahq (le fléau) s'est abattue sur Annwfn, annihilant des millions d'âmes sur toute la planète, sans distinction de race, de sexe ou d'âge. Dans le chaos qui suivit, les populations terrorisées ont cherché des réponses, des explications à ce fléau. Pourquoi avaient-ils été punis de la sorte ? Pourquoi étaient-ils survivants ? Pourquoi les porteurs d'opale semblaient avoir été plus impactés que les autres ? Cette question étant d'ailleurs basée sur une vue de l'esprit, une erreur de perception.

Dans les royaumes où l'église d'Eù était fortement implantée, la majorité des gens portait l'opale, il est donc normal que ce soit la population la plus touchée. Mais d'un point de vue purement statistique, rien n'est plus faux. Dans les royaumes où l'église pourpre est fortement implantée, la population la plus touchée est à l'inverse celle ne portant pas l'opale, mais des royaumes comme Cahour ou Bel-Buk sont tellement fermés sur eux que cette information ne s'est pas répandue.

D'un point de vue politique, l'église pourpre tire mieux son épingle du jeu que l'église d'Eù, à cause de cette vision erronée. Llarknno commence à étudier la possibilité d'autoriser l'église pourpre à officier d'égal à égal avec celle d'Eù. À Panshaw, les zones envahies ont vu l'installation de l'église pourpre, favorisée par les étas darshiens et kotiens. Dans la zone libre, le débat fait rage. Nihel et Chanseth, en revanche semblent échapper à la tendance et l'église d'Eù reste majoritaire et incontestée. Mais la méfiance envers l'opale pousse les croyants à ne plus la porter.

annwfn/art_et_culture/culte_d_eu.txt · Dernière modification : 2024/02/04 11:25 de elvan49